Voilà prenons le temps de vous raconter cette dernière semaine passée. Je suis donc parti de El Calafate en bus pour rejoindre en 28h, Bariloche ou là j’ai été chaleureusement accueilli par Erika pour nuit avant de repartir a 07h30 le matin pour la Chili et Puerto Montt.
Pour ce qui est des passages de frontières ; je vous invite a regarder la vidéo dans l’article précédent.
Donc j’arrive au terminal des bus de Puerto Montt ou normalement doit venir me chercher Fabiola pour que je puisse passer la nuit chez elle. Mais a mon arrivée pas de Fabiola, je fais des allers/retours dans tout le terminal, je passe même plusieurs fois devant un gars qui tient une pancarte avec le nom de « Jose » sans bouger d’un pouce, mais bon moi je suis Jean donc c’est pas pour moi. Je me connecte a internet pour voir si j’ai pas reçu un mail, mais rien…à cela se rajoute quelque chose dont je ne m’attendais pas. Je ne comprends plus les gens, le manière de parler l’espagnol me perturbe complètement ! Le stress monte et je me sens pas bien dans ce nouveau pays et ce terminal.
Je repasse une fois encore devant le gringo et sa pancarte et là une fille le rejoint et je la reconnais, c’est mon amie de couchsurfing Fabiola ! Grandes accolades, grosses barres de rires en comprenant que l’américain Andrew n’avait pas comprit mon prénom au téléphone. Ouf me voila sauvé je sais ou je dors ce soir !
On déjeune un morceau et la miss repart travailler, j’en profite pour finaliser mon film « Voir le Fitz Roy ! » que j’avais commencé dans le bus. Apres on part faire les courses et on se retrouve donc dans la petite maison. Au chili, il y a des quartiers entiers tout neuf avec des petites maisons qui se ressemblent complètement, cela fait partie du programme gouvernemental : « une maison pour tous ! ».
Fabiola a invité 2 amis à elle pour le diner, Louis et Fredy. C’est une soirée super sympa et Fabiola parle un espagnol clair et joue les profs avec Andrew et moi. Une chouette nana, qui s’occupe de l’organisation d’événements culturelles au théâtre de Puerto Montt. Fredy quand a lui intervient dans un liceo industrial et parle très bien le français. En rigolant, il me propose d’intervenir dans ses classes le lendemain matin. Je le prends au mot et je m’engage pour le lendemain. La soirée se termine assez tard et zou au dodo. Et voila comment je me suis retrouvé a parler de mon boulot, de la logistique, de la supply chain et un peu de français devant des lycéens en transport maritime.
Cette matinée est vraiment délicieuse, je rencontre le directeur qui me fait une présentation du système scolaire au chili, des profs qui veulent que je passe dans leurs classes, et surtout un Fredy vraiment sympa et qui m’aidait avec une traduction simultanée. Il a même souhaité que je projette quelques uns de mes films aux élèves (voir le film).
Normalement j’avais prévu de prendre un bus a 10h dans la matinée mais avec toutes ses sollicitations je ne pouvais pas partir comme un voleur. Donc je me suis dis que je prendrais ceux de l’après-midi. Vers 13h, je remercie tout le monde et retourne au terminal.
Manque de bol, c’est un jour férié au chili et tous les bus sont complets. Bon fort de cette belle matinée je ne me laisse pas désarçonner par la nouvelle et fait de rapide course et me poste a l’entrée de la Ruta 5 qui remonte tout le chili.
C’est parti pour une 2eme expérience d’Auto-Stop en Amérique du sud, mais cette fois c’est une autopista avec beaucoup plus de passage. J’ai 350 km pour arriver a Temuco.
Un bus s’arrête et va a 110 km d’ici, je saute sur l’occaz pour avancer sans attendre. Je me remet sur la route et refait du stop, 30 minutes a peine un gars me propose de m’avancer de 80 km ! Cool !
Mais l’heure tourne et la nuit approche en ma defaveur. De nouveau au bord de l’autoroute, je supplie un gars de me prendre et il accepte et me mene a 40 km de mon objectif. Il me dépose au terminal de bus car la nuit tombe. Mais la situation n’a pas changé ! C’est complet ! La nuit est maintenant complètement là et mon moral est au plus bas. Je sais même pas ce qu’il y a dans ce bled et puis je suis attendu a Temuco. Je ressors a pied de la ville et me poste sous un lampadaire à l’entrée de l’autoroute, je suis prêt a payer si il faut mais les gens tracent sans faire attention à moi.
Je me calme et réfléchis, … dernière option le taxi. Je serais a Temuco ce soir, il n’y a pas moyen ! Je le sens pas ici. Et donc je repars à pied dans le centre du village et je négocie mon tarif pour Temuco.
Arrivée a Temuco, le chauffeur ne connait pas plus que moi la ville ! Super ! L’ambiance avec la nuit noire et les fumées des maisons, me font penser à un mauvais rêve. Finalement on trouve la maison après avoir demandé a 5 personnes différentes. Mais cette maison est totalement éteinte ?? Je fais le tour et je vois de la lumière dans l’arrière cuisine. Je frappe fort a la fenêtre, et là j’entends « José , .. José ? José ? » Mais non moi c’est « Juan » ! Et la je comprends c’est Andrew le californien (qui devait lui aussi aller a Temuco ce jour). Il ouvre la porte, avec un sourire fier de lui et de sa blague. J’explose de rire, … un rire de soulagement. Je suis bien arrivé ! ouf je vais pouvoir dormir et récupérer de mon manque de sommeil et des kms parcourus.
Récupérer est un grand mot ! Finalement nous nous retrouvons a une dizaine de chiliens et on boit de la bière et ils me font gouter leur alcool local le pisco (un genre de très mauvais wisky que tu mélanges avec du coca). Et le lendemain ça sera pareil sauf que cette fois je suis beaucoup plus raisonnable et vais me coucher pas trop tard ! Cette maison est vraiment spéciale et pour ceux qui connaissent, j’ai l’impression d’être au camping du festival des vieilles charrues. Un squat géant avec la musique a fond, des bières partout et des joins qui circulent ! Moi qui voulait récupérer et bien s’est raté et en prime je n’ai même pas réussi a faire marcher l’eau chaude pour la douche.
La prochaine étape c’est Talca et la rencontre de Cynthia. Elle m’a dit qu’elle connaissait un hôtel pas trop chère a coté de chez elle et qu’elle serait ravie de me rencontrer. On doit se retrouver au terminal de bus de Talca. Mais comme j’ai pas encore les horaires je la préviendrais quand j’aurais acheté mon billet (ah oui le stop et ben s’est fini pour moi ). Donc je quitte la maison a midi et je me retrouve au terminal pour acheter mon billet ! Manque de bol pas d’accès a internet pour communiquer mon heure d’arrivée. En même temps elle m’a dit qu’elle serait surement connectée a MSN.
Le principe des bus et de l’autoroute au chili, c’est que tu dois dire au Stewart ou tu t’arrêtes et comme ça le bus s’arrête devant un abris bus sur l’autoroute (ah oui et au chili, on a le droit de faire du vélo, de traverser l'autoroute a pied, marcher ....). Donc je dis a tout l’équipage que je m’arrête a Talca. Quand vient a peu près l’heure je m’aperçois en regardant ma carte que le bus a dépassé Talca. Je fulmine de rage sur mon siège en me disant que je déteste ce pays, que l’équipage est débile et cette nuit qui tombe trop tot ! Franchement j’ai les boules (de façon excessive certes mais la fatigue n’aide pas). Je descend a la cabine pour leurs dire qu’ils m’ont oublié. Le steward me dit qu’il va me prévenir et qu’il m’avisera. Mais de quoi je ne sais pas ! Je remonte a ma place. Et sautille sur mon siège, trépigne d’impatience et d’insécurité, je veux savoir a quelle sauce je vais être mangé. Donc je redescends voir le Stewart et il m’explique qu’il va me laisser a la barrière de péage et qu’un bus me prendra dans l’autre sens en direction de Talca. Mais il est fou, me voila pas rassurer du tout. Quand arrive le péage, le stewart vient me chercher, je récupère mon sac a dos et il me fait traverser l’autoroute avec sa lampe torche. Et la on voit un bus qui arrive dans l’autre sens avec marqué dessus direction Talca. Il l’arrête à l’aide de sa lampe et explique la situation, et voila l’affaire est réglée.
Je me retrouve dans le bus pour Talca et me dit que j’ai réagi comme un européen. Je me détends un peu mais il y a toujours la nuit qui est la et surtout que je vais devoir contacter Cynthia et espérer qu’elle me réponde et vienne me chercher. Au terminal de Talca, il y a un centre d’appel et internet, je me connecte a MSN et hop 2 secondes après elle me répond et me dit qu’elle sera la dans 20 minutes. Bon ben tout roule finalement, même si le terminal est triste a souhait. Cynthia arrive, on fait des courses et finalement m’emmène chez elle. Avant d’arriver je lui dis que pour moi l’hôtel c’est pas un problème et elle me dit que tout va bien. En fait elle se réservait le droit de m’accueillir chez elle selon le ressenti qu’elle avait de moi en 2 minutes ! Ce que je peux comprendre.
J’ai passé chez elle 2 nuits ou j’ai enfin pu dormir et récupérer, faire mon film sur le lycée pour que Fredy puisse le récupérer et le montrer aux élèves. J’ai aussi vu les dégâts du séisme ou toutes les anciennes maisons en brique de terre ont été détruite. On a bricolé un peu, on a regardé et préparé la suite de mon voyage, on a feté mon 1er mois de voyage, enfin quelque chose de simple et de très agréable. Mais comme à chaque fois, il faut repartir ! Allez direction Santiago !
Apres avoir lu ce long article, vous avez le droit de regarder les photos qui l’illustre ici :
A13-El calafate-Santiago |
l'abandon a la providence et ben c'est pas facile ;-)
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